Article – NORAC A Rennes, comme un chapeau de verre sur un manteau de pierre – BATIMETIERS

Pour créer cette surélévation à deux niveaux en R+3 et R+4 au sommet du siège social du groupe agroalimentaire Norac, sur la place Hoche à Rennes, l’agence d’architecture Maurer & Gilbert avait une idée derrière la tête : coiffer le bâtiment avec une structure légère contemporaine qui soit en parfaite harmonie avec le bâti ancien.

Pour optimiser à la fois son poids et la surface supplémentaire créée, c’est le métal qui s’est imposé : le bureau d’études s’est attaché à réduire au maximum l’épaisseur des poteaux et des poutres, en utilisant les planchers mixtes collaborants en acier et béton pour le contreventement de la structure. Pour lui donner la plus grande transparence possible, tous les réseaux passent par ces planchers de seulement 240 mm d’épaisseur.

La grande originalité du projet, c’est le dôme composé d’une fine résille de métal habillée par près de 800 ventelles de verre, qui vient recouvrir la structure métallique principale. En plus d’être sa signature architecturale, qui a permis de l’inclure harmonieusement dans un périmètre soumis aux Architectes des bâtiments de France, ce dôme a aussi une fonction bioclimatique : l’ouverture des ventelles, tantôt mécanique, tantôt manuelle, crée une ventilation naturelle qui garantit le confort d’été du bâtiment. L’ensemble structure et dôme répond aux contraintes de confort vibratoire et a fait l’objet d’une analyse de température critique pour garantir sa stabilité au feu.

Mandataire de l’opération, l’entreprise de construction métallique Fer Met Alu, implantée à L’Hermitage (Ille-et-Vilaine), a travaillé dans une logique de filière sèche. Tous les éléments ont été construits en atelier, puis assemblés sur le chantier à l’aide d’une grue automotrice, en évitant l’emprise d’une grue à tour.

Pour son directeur général, Julien Homo, le principal défi a résidé dans la synthèse du projet en BIM : « L’intégration des plans des différents cotraitants dans la maquette numérique du projet a été une opération complexe, mais elle garantit la qualité finale de la surélévation, notamment en termes d’étanchéité. » Au préalable, la dent creuse avait été scannée afin de mesurer au plus juste les dimensions de la structure qui s’encastre entre les pignons existants avec une tolérance de 30 mm. Le projet a obtenu le prix « Rénovation bâtiments tertiaires et bureaux » et le grand prix du jury lors des Trophées de la construction 2020.